Le 3 juin, l’intellectuel protestant allemand Jürgen Moltmann est mort à Tübingen à l’âge de 98 ans. Celui qu’on appelait le théologien de l’Espérance a marqué la théologie protestante d’après-guerre. Sa trilogie Théologie de l’espérance (1964), Le Dieu crucifié (1972), L’Église dans la force de l’Esprit (1975) a également inspiré la théologie de la Libération née dans les pays d’Amérique latine écrasés par les dictatures. Sa démarche consistait à inscrire le message chrétien dans l’époque et en dialogue avec les réalités de ses contemporains. Il déclarait : « Nous faisons l’expérience de l’amour de Dieu dans, avec et à travers l’amour des autres. » Dans un entretien donné en 2018 à Madeleine Wieger de la faculté de théologie protestante de Strasbourg pour le journal Réforme, il déclarait au sujet de la mort : « Personne n’a jamais vu la mort. La seule chose que nous pouvons voir, ce sont des personnes qui décèdent. Où elles sont ensuite, nous ne le savons pas. Personne n’a jamais vu la vie éternelle, si ce n’est en regardant au Christ. Et personne n’a jamais vu le néant éternel dont parlent les hommes non religieux. »
Source : Réforme - Photo © Ivars Kupcis/COE