Un poème résiste parfois à la lecture. Il résistera toujours à la synthèse. Le festival Poestra étant bâti sur le poème, y résiste-t-il lui aussi ? Préparée comme une série de rencontres avec les textes et avec les auteurs, cette troisième édition du festival Poestra s’est articulée autour du thème 2024 du Printemps des poètes, « la grâce ». À priori, l’idée d’un prix de poésie pourrait s’en éloigner, tant la grâce n’attend pas le mérite. Le jury du Prix des poètes de la Parole a pourtant eu de la joie à découvrir dans les textes qui lui ont été remis de beaux trésors. Avec l’universitaire Claire Placial, il aura aussi été question lors de cette édition de la langue hébraïque, de sa traduction, et donc d’effort. La grâce du poème, comme celle des mots de la foi, ne saurait correspondre à une « paresse molle » du langage, est venu nous rappeler Francine Carrillo. De là à envisager le poème comme la trace d’une espérance, il n’y a qu’un pas qu’Emmanuel Godo, poète protestant trop méconnu, n’hésite pas à franchir dans son œuvre à la fois créative et critique. Et grâce au dévouement des équipes du Temple Neuf et de la Médiathèque protestante, conférences et lectures musicales sont à revoir en ligne sur leur chaîne YouTube. Palmarès : prix Jeunes attribués à Lydia Lehmann (Belgique) pour Berceaux d’humanité, à Cindy Kaercher (Alsace) pour Devenir le calice et à Timothée Scherrer (Lyon) pour La folie de Job. Prix Recueil attribué à Kevin Burt (France) pour Petrichor.