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Un tour à la Montagne verte à Strasbourg, avec les oiseaux bleus, les saules blancs et les bouilles marron.

En général, cela me prend comme ça, un jour de repos, sans préparation particulière. Je pars en balade au bord du canal de l’Ill, à deux pas de chez moi, dans le quartier de la Montagne verte. Je laisse mon téléphone, ne prends que mon appareil photo. C’est mon moment. Enfant, les promenades étaient des corvées. Mais aujourd’hui, c’est un vrai bonheur, sincère. Aucune promenade ne se ressemble : je peux choisir de traverser le grand pont vers l’Elsau et d’aller vers un coin plus tranquille, moins prisé des joggeurs et des chiens, mais in fine, ceux qui donneront la couleur de ce moment privilégié, ce sont les oiseaux. C’est pour eux que je sors, pour l’excitation et la surprise des rencontres avec ces trésors de la nature. Les premiers mètres de l’itinéraire sont toujours moins intéressants, je n’y croise « que » des corneilles et des pigeons ramiers.
À moins que… bingo : voilà des orites à longues queue, autrefois classées parmi les mésanges. Quand j’en vois, c’est souvent là, sur les saules blancs. Ce jour-là, je ne les reconnais pas totalement, je ne vois pas leurs sourcils noirs de part et d’autre de leur bouille blanche. Avec son casque marron, c’est probablement un juvénile que j’observe, pour la première fois. Il y en a une deuxième (elles sont toujours en bande) à la tête toute blanche, c’est plus rare. Quelle chance. Elles sont agitées, comme toujours. Je passe un quart d’heure à les photographier, les pieds dans les hautes herbes, et en me mettant dans des positions alambiquées. Puis il faut décider d’arrêter, de continuer un peu. Jusqu’au deuxième pont en bois, je me dis. Ça chante très fort, des merles surtout. Je tends l’oreille pour espérer entendre et voir mes « flèches bleues », les martins-pêcheurs. Depuis deux ans que je fais ces balades, je rêve de les photographier « proprement », mais ils sont bien trop rapides et craintifs. Qu’importe, j’ai pu observer et capturer plus de 35 espèces dans un rayon de moins de deux kilomètres : des pics épeiches aux tarins des aulnes en passant par mes favoris, les geais des chênes et les mésanges bleues, des oiseaux qui partagent avec le martin-pêcheur un cyan surnaturel.
Avec eux, je n’ai jamais l’impression de marcher, et les sorties durent toujours plus longtemps que prévu. Rien de ce qui m’attend dans ma journée ne me semble aussi important que mon aventure dans ce petit coin de nature.

Déborah Liss

 

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