Garder le cap…
Caspar David Friedrich : Sur le voilier (vers 1819)
Pour son voyage de noces, le peintre romantique allemand Caspar David Friedrich, emmène sa jeune épouse Caroline sur un bateau, en mer Baltique. À son retour à Dresde, il représente leur couple de dos, sur une toile de lumière. Ils se tiennent par la main et observent la côte qui s’approche. Nous ne pouvons pas en distinguer le détail, mais une chose est sûre : comme chacun de nous, ils ont mis le cap sur l’idée qu’ils se faisaient du bonheur. Ils se sont embarqués sur ce bateau, ils ont pris le risque de la mer et de ses tempêtes. Arriveront-ils à bon port ?
Pour comprendre ce tableau, cherchons ce qui est dans l’ombre et ce qui est la lumière. Ici, tout l’arrière du bateau est plongé dans l’obscurité et il en est de même de la partie arrière de l’immense voile gonflée par le vent. Quelqu’un tient la barre, mais on ne peut pas le voir ! C’est ainsi que l’artiste évoque les forces mystérieuses qui poussent l’être humain vers son destin, les zones d’ombre qui peuvent l’entraîner vers le large, à sa perte, mais aussi la lumière qui éclaire la bonne direction et permet d’arriver à bon port.
Cette bonne direction, celle qui mène vers une existence pleine et heureuse, quelle est-elle ? Où faut-il aller, que faut-il faire ? Nous avons tous fait l’expérience de choix qui ne nous ont pas menés là où nous voulions aller et nous réalisons souvent trop tard que nous sommes dans une impasse... La recette du bonheur se trouve-t-elle dans la Bible ? Alors ouvrons-la vite et cherchons-la, cette recette-miracle, ce mode d’emploi facile qu’il suffirait de lire et d’appliquer ! S’il en était ainsi, cela se saurait ! Non, Dieu ne nous dit pas : faites-ceci ou faites cela pour être en règle avec moi et être heureux. Il nous laisse la liberté de nos choix, tout en nous révélant quelques repères solides, par l’enseignement des prophètes, par les paroles et la vie de Jésus et par le témoignage de ceux qui l’ont côtoyé, ou encore de ceux qui ont vécu une expérience spirituelle authentique. À nous de garder le cap en regardant dans la bonne direction.
Éva Clapiès