
Mon Schweitzer : voilà un titre pour le moins intéressant. Car si on ne peut s’approprier réellement une personne, chacun en a « son » image, faite de ce qu’il en a perçu et retenu. Parmi les nombreuses parutions consacrées au prix Nobel de la paix 1952, cet ouvrage ne propose pas d’étude sur la théologie du docteur Schweitzer, ni sur son éthique, sa philosophie, sa musique, ou sa vie. En revanche, il se propose de relever, soixante ans après sa mort, les traces de son passage sur les lieux où il a grandi, où il s’est marié et où il a fait construire sa maison. Cent habitants de Gunsbach et de toute la vallée de Munster témoignent ici de la place qu’Albert Schweitzer occupe dans leur existence. Ils sont artistes, commerçants, retraités, pasteurs, enseignants, leurs témoignages couvrent quelques pages ou juste quelques lignes. Ils nous rappellent que la mémoire que nous conservons des grands personnages parle avant tout de nous-mêmes. Sans doute le livre le plus humain de cette année commémorative.
Pierre Marchant
Mon Schweitzer, Paroles de la vallée de Munster, collectif, Reber éditions, 134 p., 10 €.