
Chanteuse et comédienne, cheffe de chœur et metteuse en scène, Astrid Ruff a plusieurs cordes à son arc. Avec une passion forte pour le chant et la culture yiddish. À travers cet ouvrage publié à compte d’auteur, elle révèle une jolie plume. Par des textes courts, elle nous introduit dans l’histoire de sa famille, des Ashkénazes qui ont vécu au Maroc parmi les Sépharades, avant que sa mère ne choisisse Strasbourg pour s’y installer. Au fil des ans, Astrid devient une vraie Strasbourgeoise qui se déplace à vélo et peste quand les élus lui changent son « shtetele ». L’humour n’est jamais loin. Et les aventures des parents Kretz-Ruff avec leur progéniture sont savoureuses. Le poisson qui meurt l’été dans son bocal, l’accueil d’un jeune Allemand taciturne et l’échange de maisons, cela sent le vécu. Sensible aux religions, Astrid Ruff raconte comment elle a découvert sa judéité, puis est devenue protestante, mais pas zen. On n’est pas obligé de la croire ! Sauf quand elle témoigne, avec pudeur, de son attachement à son mari, l’écrivain et polémiste Pierre Kretz.
Yolande Baldeweck
Pour dire et pour rire, d’Astrid Ruff, 2024, 340 p., 15 €. Disponible à l’achat auprès de l’auteure à l’adresse suivante : aruff@hotmail.fr.