Pour bien comprendre les liens qui existent entre poésie française et liturgie protestante, il faut se transporter aux temps de la Réforme à Strasbourg. Vers 1524, le Réformateur alsacien Martin Bucer (1491-1551), à la suite de Luther, considérait que les cantiques se devaient d’être chantés dans la langue du peuple et que les paroles devaient trouver leur origine dans le texte biblique. Et donc, à Strasbourg, on chantait à l’unisson les psaumes en langue allemande, faisant l’admiration des voyageurs de passage, nourris de la liturgie catholique en latin. En 1538, Bucer accueille Jean Calvin (1509-1564) à Strasbourg pour s’occuper des réfugiés français. Le désormais « pasteur Calvin » est confronté au problème de l’établissement d’une liturgie pour des cultes en français. D’où la mise en œuvre, sur le modèle strasbourgeois allemand, de l’édition du premier recueil de cantiques en français, Aulcuns pseaulmes et cantiques mys en chant, comprenant 19 paraphrases versifiées de psaumes d...
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