Dans l'épreuve de la maladie, l'espérance peut tenir en quatre petits mots.
C'était un lundi matin d'avril, il faisait beau, le merle m'avait joyeusement réveillée à l'aube.
La veille, nous avions vécu un beau culte. Bref, j'étais bien ! Un agenda bien chargé de futures fêtes et de belles rencontres m'attendait.. mais en ce jour, il fallait que je passe encore rapidement au cabinet de radiologie afin d'y chercher des résultats d'examens de routine. Allez ! Entre deux courses, j'y allais. Le radiologue m'appela, me fit entrer dans une petite pièce, ferma la porte, me regarda, silencieux, puis me dit : «Madame, les nouvelles ne sont pas bonnes... Vous avez un cancer.»
Un coup de poing vint percuter ma confiance et mon espérance et me mit KO.
Oh, j'en ai accompagné des personnes atteintes de cancers, j'ai vu les dégâts que causaient les traitements, j'ai vu que pour chaque personne c'était très différent.
Je savais aussi que je pouvais en mourir parce que celui qui venait de prendre possession de mon corps était complexe. J'ai dit à Dieu : « OK, il faut que je traverse maintenant moi aussi ce cauchemar dans ma chair mais je ne le ferai pas seule, je Te préviens, je compte sur Toi en tout ! » Dans ce malheur, je sais que le Dieu de ma foi, de mon espérance et de mon amour allait agir, transformer le mal en bien, c'est là Sa volonté, Jésus n'a cessé de nous le montrer. Dès l'après-midi de cette mauvaise nouvelle, le Seigneur s'est levé et s'est mis en action pour mettre des anges sur mon chemin. L'espérance s'est nourrie ensuite par touches quasi journalières : un collègue qui reprenait mon agenda sur le sien, les rendez-vous avec les médecins se succédant bien, un chant d'oiseau inattendu, un SMS touchant, une carte, une lettre, un mail, un appel..
La foi, l'espérance et l'amour
Le lendemain matin, je reçus un texto : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse.» Et soudain, alors que je l'avais lu mille fois, étudié cent fois, prêché dix fois, ce verset me bouleversa ! « Ma grâce te suffit !» La grâce d'un amour qui n'attend rien en retour, et se donne en abondance. La grâce d'une foi profonde que rien ne peut ébranler. La grâce d'une espérance qui refait surface à chaque marée haute d'angoisse. La foi, l'espérance et l'amour, ces trois moteurs de la vie humaine dont l'apôtre Paul parle dans son «hymne à l'amour» (Première lettre aux Corinthiens 13), inexplicables, irraisonnables, involontaires parce que dons de Dieu, se sont allumés comme une lumière que l'on ne peut éteindre. Peut-on éteindre le soleil ?
Ces trois piliers ne tiennent que dans la vérité. On ne ment pas en amour, sans cela ce n'est plus de l'amour.. de même pour la foi et l'espérance. Les trois ont été mes ports d'attache, ma force, ma consolation et ma paix qui venaient toujours surmonter ma douleur d'avoir un corps qui ne m'appartenait plus, soumis à tous les regards et tous les changements, apaiser mon angoisse avant chaque opération et l'obscurité du tunnel infini des souffrances « Ma grâce te suffit », quatre petits mots grâce auxquels, aujourd'hui, je suis debout et je chante et je danse !
Pascale Schneikert, pasteure