Au musée de l’Œuvre Notre-Dame et à celui d’Art moderne de Strasbourg, des visiteurs nous livrent comment l’art les touchent.
Emeric Jungmann laisse vagabonder son esprit au gré des sculptures millénaires du musée de l’Œuvre Notre-Dame à Strasbourg. « J’aime beaucoup m’y retrouver pour réfléchir, confie cet habitué qui admire particulièrement la statue de la Synagogue. « Elle me laisse une impression de gigantisme, de n’être pas grand-chose face aux siècles qui sont derrière nous. » Son immersion pleine de respect dans le savoir-faire des artisans du Moyen-Âge permet au jeune homme de déconnecter : « Cela me coupe de l’information et du bruit d’aujourd’hui. » Marietta Bouvet est absorbée par deux tableaux, Le doute de Joseph et La nativité de la Vierge par le Maître du Jardin du Paradis et son atelier. « J’y vois une sorte de perfection qui m’impressionne toujours », explique cette touriste touchée par « le raffinement, la précision, les couleurs qui redonnent de la vie ». « Voir de belles choses me nourrit, défend-t-elle. Cela m’allège et me donne envie de repartir. C’est assez vital. »
Au musée d’Art moderne de Strasbourg, Charlène Muhlebach aussi est sensible aux couleurs. Le Champ d’avoine aux coquelicots de Claude Monnet la fascine, par « toutes ces petites touches de couleurs qui forment un ensemble ». « Je pourrais le regarder pendant des heures, confie-t-elle. C’est si calme et reposant. » Zelia Milanda est à l’affut de messages, d’une « ouverture de l’esprit » qu’elle n’aurait pas toute seule chez elle. « Le beau n’est pas mon critère, écarte-t-elle. J’aime quand l’œuvre raconte quelque chose. » La sauteuse en parachute sur fond orange représentée dans le tableau Chechen Women’s Team of parachute Jumping, d’Alexey Kallima (2010) raisonne avec son goût pour « les sensations et l’espace ». Khalissa Messalti apprécie quant à elle de trouver une œuvre belle mais aussi d’être bousculée. « Parfois ce qui me marque le plus peut même être quelque chose de dégoutant, prévient-elle en débutant sa visite. C’est encore autre chose que du beau. J’espère avoir un tel choc aujourd’hui. »
Claire Gandanger