Oui ! Noël est à nouveau programmé pour le 25 décembre. Et, alors que j’écris ces lignes, je prends conscience que j’ai cité à deux reprises le même texte de Victor Hugo pour deux éditoriaux autour de Noël... Faut-il y lire une sorte de rituel non conscient ? Comme si le temps de l’Avent évoquait, à l’image d’une habitude annuelle, un processus répétitif. Il s’agit pourtant d’un moment spécifique, marqué et identifié. Il nous faudrait ouvrir des portes pour continuer à avancer ? Et, dans la transmission de nos convictions, de nos priorités et de nos orientations, de telles bases se révèlent essentielles aussi. Comment percevons-nous donc ces rites qui ponctuent nos existences ? Trop souvent, j’aurais tendance à séparer rite et modernité, rite et vérité ou encore rite et vie. Mais faut-il opposer le rite au reste ? Le rite évoque tant à la fois l’ordre des choses mais aussi le lien qu’il crée. Ne conviendrait-il pas davantage de redorer ce souvenir mémoriel qui marque ainsi nos sens, qui porte nos émotions et qui rassemble les générations ? Certes, aujourd’hui, il convient de repenser certaines formes de nos habitudes, y compris au niveau de ce temps de Noël. D’autant que personne ne le célèbre tout à fait comme tous les autres. C’est tout cela que nous voulons mettre en perspective dans les pages de ce dernier numéro d’une année où bon nombre d’habitudes et de rites ont été questionnés et revisités par nécessité.
Ce temps rituel de Noël, bien souvent signe de rencontres, de partages et de retrouvailles, va être si singulier cette année, en résonance avec cette pandémie. Je veux avoir une pensée pour les victimes, les familles touchées et les personnes dont le parcours s’est compliqué avec ces mois passés. Nous avons tous, cependant, besoin de reposer nos marques, dans une harmonie presque retrouvée ! Couronne de l’Avent, sapin décoré, gâteaux de saison, cadeaux emballés, repas de fêtes... Celles et ceux qui pourront ainsi vivre ces temps en seront ragaillardis. Une des vertus du rite est de pouvoir s’y ressourcer. Et cela sera encore plus le cas au moment où nous pourrons retrouver les autres.
J’en profite pour accueillir Anne Mellier au Nouveau Messager qui ajoute ses compétences de journaliste à celles de l’équipe déjà engagée. Bienvenue.
Que cette fin d’année particulière, que ce temps de nos calendriers, y compris liturgiques, résonne comme un point d’ancrage, un signe, un témoin. Pour y voir un phare dans cette nuit, une grande lumière dans les ténèbres. Ouvrons, à frais nouveaux, ces portes d’avenir pour témoigner, partager et communiquer l’essence de notre espérance en la Vie, puisant dans ce souvenir de cette naissance célébrée la joie de la rencontre. Ce sont là les vœux que formulent le Conseil d’administration et l’équipe de votre magazine.
Bernard Guillot
Janvier-février 2021