« J’ai toujours imaginé le paradis comme une sorte de bibliothèque »
Jorge Luis Borges
Les volumes de la prestigieuse Bibliothèque de La Pléiade des éditions Gallimard sont imprimés sur papier bible reliés cuir. Cette collection des plus grands textes de la littérature française et mondiale existe depuis 1931. La maison d’édition protestante Ampelos existe, quant à elle, depuis 2006. Elle se présente comme un « éditeur de combat » qui à travers la publication des biographies de figures du protestantisme, de textes théologiques veut raconter les engagements d’hier et d’aujourd’hui de la Réforme. Qu’ont en commun les livres de ces deux maisons éditions ? L’un des éléments, et le plus essentiel, qui compose l’objet livre : la typographie. En effet, toutes deux utilisent une police de caractères créée dans les années 1530 : le Garamond, du nom du « plus célèbre tailleur de poinçons de la Renaissance », le protestant réformé Claude Garamont. Nous savons que l’imprimerie a largement favorisé la propagation des idées de la Réforme. Sans doute aussi grâce à l’adhésion à ces idées par les imprimeurs et éditeurs de Bâle à Strasbourg, en passant par Cologne, Lyon ou Paris…
Le dossier de ce numéro parle de livres. Deux raisons à ce choix de thème. La première tient au fait que Strasbourg a été désignée par l’Unesco capitale mondiale du livre pour l’année 2024. Une désignation naturelle pour la ville de Gutenberg. La deuxième raison est une manière de souhaiter la bienvenue au nouveau directeur du Nouveau Messager, Pierre Marchant, qui a pris ses fonctions le 1er avril. Parce qu’il a travaillé dans l’imprimerie, parce qu’il a été éditeur, qu’il est écrivain et qu’il participe à l’émission À voix haute sur RCF Alsace où il donne lecture de textes littéraires.
En définitive, nous avons toutes et tous quelque chose à dire sur les livres, sur nos expériences de lecture. Sur ces espaces entre les mots et dans les marges d’un livre que nous remplissons de notre imagination, de notre manière d’interpréter les lignes d’un texte et de comment elles nous atteignent. De la manière, enfin, dont les livres nous donnent à voir ou à comprendre le monde.
Gwenaelle Brixius