Oui, mais voilà, tout se passe dans la discrétion de l’isoloir: et c’est très bien ainsi. On aura beau disserter sur tous les sondages possibles et imaginables : ils ne remplaceront jamais les résultats du grand soir ! Mais, au fait, de quoi s’agit-il ? De se mettre en avant ? De prouver mordicus qu’on est meilleur candidat qu’un autre ? D’écraser pour mieux asseoir son pouvoir? Non merci!
Il s’agit, en fait, de déléguer à des personnes qui ont des compétences reconnues la gestion des affaires publiques. C’est grand et c’est beau... Et ça s’appelle la démocratie : un système toujours perfectible certes, mais pour l’heure le plus respectueux de l’être humain qui, par essence, ne peut vivre sans les autres.
Pourtant, tant d’affaires insupportables ont pourri ce tableau. Parce qu’aussi, les médias ont souvent mis en avant les élus mis en examen ! Alors que, beaucoup plus nombreux, sont ceux qui assoient une autorité forte comme élus de la Nation, sans succomber à la tentation mal placée d’un pouvoir autoritaire voire machiavélique.
Mais si cela est vrai en politique, cela l’est aussi en religion : l’histoire nous montre bien les stratagèmes qui ont tiraillé tant de peuples ici et ailleurs. Les derniers jours de Jésus en sont d’ailleurs une parfaite illustration. Mélanges inadéquats du religieux et du politique qui sont faits pour dialoguer mais sûrement pas pour se confondre.
Je me réjouis donc d’aller dans mon bureau de vote. Rejoindre les autres administrés qui, comme moi, vont donner non du pouvoir aux candidats mais une voix pour mieux tracer la voie dans la commune où je vis.
Je me réjouis pareillement de pouvoir aller au culte ces mêmes dimanches. Pour déposer dans le secret de ma prière le nom de ceux qui ont besoin de force, de courage et surtout de soutien dans les moments complexes où il leur faudra faire des choix souvent difficiles.
Car l’administration d’une commune, grande ou petite, a souvent un goût de renoncements, voire même d’un sacerdoce que bien des maires vivent avec passion pour leur ville ou leur village. Le reconnaître par ma démarche citoyenne en allant voter, c’est déjà dire qui je suis !
Philippe Ichter,
mars-avril 2020