« L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut. »
Martin Luther King
Selon la tradition, les premiers mots de Dieu dans la Bible se trouvent dans le récit de la naissance du monde. Dès le premier de jour, Dieu dit : « Que la lumière soit ! » (Genèse 1, verset 3). Ainsi, il crée la lumière avant tout le reste, avant même le grand et le petit luminaire, soleil et lune, avant les astres, avant le ciel. Pourquoi la lumière fut-elle créée alors que rien d’autre n’existait ? Serait-ce une lumière différente de celle produite par les luminaires ? Il apparaît que la lumière est l’objectif de la Création, elle est lumière de Dieu nécessaire pour révéler tout ce qui existe, tout ce qui vit. Un peu comme si nous, créatures humaines, avions à notre disposition un outil pour exercer notre lucidité, porter un regard différent sur ce qui nous entoure, sur les autres et les événements, sur ce qui nous touche dans nos vies et dans celles des autres. Un regard lucide sur les drames qui se déroulent autour de nous, les morts, la guerre, le terrorisme, la sauvagerie, la violence, les viols, la haine, l’antisémitisme, la bête immonde et sans complexes qui sort encore et toujours des ténèbres où les démocraties espéraient l’avoir enchaînée. Un outil pour guetter même dans l’obscurité, la possibilité d’une lueur. Pour la fête juive des Lumières, Hanoucca, qui commémore le miracle de la fiole d’huile du Temple de Jérusalem et qui est célébrée en ce mois de décembre, des bougies sont allumées sur un chandelier pendant huit jours d’affilée. Et le chandelier doit être visible de l’extérieur des maisons, placé sur un rebord de fenêtre par exemple, afin que cette petite lumière éclaire les rues sombres et montre que « quelle que soit l’obscurité qui règne à l’extérieur, une flamme de bonté divine peut transformer l’obscurité elle-même en lumière ». Pour le récit de la Genèse, la lumière a été créée en premier parce qu’elle est la présence de Dieu révélée au monde.
« Désormais ce n’est plus le soleil qui sera pour toi la lumière du jour, ce n’est plus la lune, avec sa clarté, qui sera pour toi la lumière de la nuit. C’est le Seigneur qui sera pour toi la lumière de toujours, c’est ton Dieu qui sera ta splendeur », proclame le prophète Esaïe (Ésaïe 60, verset 19). Comme à Noël, avec l’enfant de Bethléem, lumière du monde.
Gwenaelle Brixius