Après avoir été reporté à cause de la pandémie de Covid, le grand rassemblement jeunesse de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine, La Parole est dans le Pré, se tiendra enfin lors du week-end de Pentecôte. Des centaines de jeunes et des bénévoles sont attendus à Pfaffenhoffen pour vivre trois jours de rencontres et de bonheur.
Il y a plus de deux ans déjà, la Dynamique Jeunesse, service de nos Églises et organisatrice de l’événement, avait choisi une thématique presque prophétique : choisis la vie ! Quel meilleur thème pouvait-on proposer aux jeunes que celui du choix et de la vie après des mois sous la menace d’un virus jusqu’alors inconnu, avec une planète en état de survie, après des semaines de crimes et d’exactions commis par l’armée russe en Ukraine, au moment d’élections nationales qui révèlent une adhésion inquiétante aux idéologies des partis extrémistes, populistes, autoritaristes, discriminants et violents ?
Choisis la vie ! Cette injonction peut sembler étrange pourtant. La vie n’est-elle pas la seule chose que nous ne choisissons pas ? Nous ne décidons pas de naître. Ce que nous pouvons décider, c’est de vivre pleinement et en accord avec ce que nous sommes, avec les valeurs et les convictions qui sont les nôtres. Si nous opérons des choix, nous le faisons d’abord pour nous-mêmes, en considérant les conséquences qu’ils auraient sur notre propre vie. Viennent ensuite des choix que nous faisons en mesurant leurs effets sur les autres. Un choix guidé par la colère, la revanche ou la haine, un choix guidé par le besoin de préserver son confort même au détriment des autres, n’est pas celui de la vie pour soi et pour les autres.
Dietrich Bonhoeffer écrivait : « Quand on a renoncé complètement à devenir quelqu’un - un saint, ou un pécheur converti, ou un homme d’Église... un juste ou un injuste, un malade ou un bien-portant - afin de vivre dans la multitude des tâches, des questions, des succès et des insuccès, des expériences et des perplexités – et c’est cela que j’appelle vivre dans le monde –, alors on se met pleinement entre les mains de Dieu, on prend au sérieux non ses propres souffrances mais celles de Dieu dans le monde. »
Choisir la bonne part aussi pour les autres, ce n’est pas renoncer à soi-même, c’est vivre une vie de relations et de bénédictions.
Gwenaelle Brixius
mai-juin 2022