Qu’il soit botanique, suspendu, ouvrier, d’acclimatation, d’hiver ou de curé, le jardin est revenu sur le devant de la scène ! Mis en jachère chez certains durant de longues années – pas le temps, pas envie – sa revitalisation est sans aucun doute un des effets positifs de la crise sanitaire que nous avons vécue il y a quelques mois. À l’heure d’un enfermement sanitaire probablement sans précédent, le petit coin de nature a souvent été le plus fort pour permettre de passer cette époque qui n’a pas fini de changer nos comportements. Même certains balcons de nos villes ont ainsi été salutaires ! Plantes et plantations, fruits et légumes, fleurs et arbustes semblent avoir redonné un coup de modernité à cette parole des premières pages de la Bible : « L’Éternel a placé l’être humain dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder » (Genèse 2, verset 15). Ainsi, tout commence avec la botanique ! Dans la liberté et la responsabilité qui donnent le cadre et délimitent notre vocation. Pourquoi pas, alors, (re)découvrir les plaisirs simples et apaisants d’un loisir – et même d’un art de vivre – pour lequel nous sommes faits tout en n’ayant pas la totale maîtrise de ce qui s’y passe. Car ce qui pousse et comment cela pousse et parfois où cela pousse garde aussi sa part de mystère. Si le Candide de Voltaire affirme qu’ « il faut cultiver notre jardin », cela signifie aussi que chacun doit faire sa part pour faire progresser la société. Car oui, nature et jardin sont un projet de société où le beau et le bon se croisent et cela même s’il y a parfois des ratés, des échecs. Ainsi, en laissant en quelque sorte notre vie personnelle, familiale et ecclésiale se végétaliser, nous participons à notre petite échelle à réenchanter notre monde. Une utopie qui porte véritablement des fruits et qui, écologie oblige, n’est aujourd’hui plus une option. Alors, oui, investissez(-vous) dans la verdure ! Et même si vous n’avez pas toujours la main verte, continuez de prendre plaisir à jardiner mais aussi à ouvrir vos sens à ce qui fait sens !
Philippe Ichter,
président du conseil d'administration du Messager