« Un enfant nous est né. »
Cette parole extraite des récits bibliques très souvent cités lors des fêtes de Noël est doublement de circonstance. Le temps de l'Avent nous plonge dans cette attente, dans cette préparation et dans cet accueil. Oui, il convient de ne pas l'oublier. Le plus grand des cadeaux n'est pas la dernière version du téléphone à la mode mais cette vie nouvelle qui pointe le bout de son nez à Noël. En cet enfant naissant, Dieu souhaite nous accueillir lui aussi en ouvrant ce chemin d'espérance.
Nous abordons aussi dans ces colonnes la question de l'enfant au sein d'un couple. Oui, comme l'écrivait Victor Hugo, «lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris ». Nous osons poser la question de cette nouvelle vie.
Pourquoi des enfants ? Par amour ou pour les allocs ? Par souhait de laisser un `nom' ou par accident ? Pour resserrer une famille ou pour accompagner un parcours ? Ces interrogations peuvent sembler violentes. Mais à bien y regarder, ne sont-elles pas souvent évoquées dès que l'on pose la question de l'enfant ? Qu'il soit inattendu, espéré, souhaité, adopté, recueilli... tout enfant a sa valeur. Et, comme on peut s'attacher à l'enfant, son parcours de vie doit également faire l'objet de toutes nos attentions.
Les raisons évoquées, lorsque l'on demande à des parents pourquoi ils ont eu des enfants, oscillent souvent entre celle d'une conformité à un devoir de transmission, celle de vivre avec une autre présence au sein de la cellule familiale, sans oublier celle de l'amour. Mais ces raisons sont-elles opposées les unes aux autres ? Peut-on, simplement, recevoir ce « cadeau de la vie » quand il est annoncé ? Car, dans certaines circonstances, ce « cadeau » est forcé du fait de viols, de violences ou de guerres. Les mères portent aussi ces enfants-là et, parfois, les aiment tout autant.
Nous voici donc face à un enfant qui vient de naître. Mettons tout en œuvre pour qu'il puisse grandir en sagesse, en stature et en âge. Et, déployons toute notre intelligence pour qu'il puisse aussi vivre sur cette terre où il est advenu. Car, Noël nous le rappelle, l'enfant qui naît nous ouvre à d'autres perspectives en grandissant. Et Victor Hugo, aspire à ne jamais voir « la ruche sans abeilles ». Préservons cet équilibre vital.
Bon temps de fêtes de Noël et de fin d'année. Et que l'an qui vient soit doux à vos cœurs !
Bernard Guillot
janvier-février 2020