Il y a un peu plus de 70 ans, le 30 octobre 1953, Albert Schweitzer recevait à Lambaréné un télégramme l’informant que le Comité Nobel du Parlement norvégien venait de lui décerner le prix Nobel de la paix 1952*. Cette prestigieuse distinction récompensait tardivement son œuvre humanitaire en Afrique, et non pas un engagement spécifique pour la paix. Pourtant, depuis des décennies, Schweitzer luttait pour la paix et contre la montée des nationalismes, génératrice de conflits.
Très tôt, en effet, la paix a préoccupé cet Alsacien, enfant d’une région sans cesse ballottée entre la France et l’Allemagne. En attestent ses courageux sermons prononcés dès les années 1900 à la paroisse Saint-Nicolas (Strasbourg). Le 6 janvier 1907, lors du dimanche des Missions, c’est une guerre coloniale qu’il pourfend: l’impitoyable répression des Hereros et des Namas en Namibie, commencée en 1904 et qui ne s’achèvera qu’en 1908, constituant le premier génocide du XXe siècle. Puisque l’Allemagne soi-disan...
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