Depuis mi-janvier, des paroissiens de Riquewihr et Hunawihr proposent des balades en groupe tous les lundis après-midi. Objectif : se rencontrer et tisser des liens hors les murs de l’église.
Sur le sentier qui serpente entre les coteaux de vignes, une quinzaine de personnes fait crisser la terre sous ses chaussures et la pointe de ses bâtons de marche, en ce début de lundi après-midi ensoleillé. Parti pour une dizaine de kilomètres et trois heures de promenade sur les hauteurs de Ribeauvillé, le petit groupe emboîte le pas alerte d’Annie Lehmann, en charge de l’itinéraire. Grande randonneuse, cette paroissienne de Riquewihr a constitué un petit groupe de marche avec quelques amis – protestants eux aussi - il y a deux ans. Une manière de se retrouver, en pleine période de pandémie et de restrictions sanitaires. « L’été dernier, on a eu l’idée d’ouvrir ce rendez-vous, explique-t-elle. On s’est dit qu’il y aurait peut-être des gens qui seraient heureux de venir marcher avec nous. » Annie Lehmann en a alors parlé autour d’elle, sur les réseaux sociaux et fait paraître un article dans les pages du Nouveau Messager de son secteur pour donner rendez-vous tous les lundis après-midi à 13h15, devant la pharmacie de Riquewihr. Le 17 janvier, jour de la balade inaugurale de ce groupe élargi, ils étaient neuf participants. Un bon début. « Il y a cinq ans, on avait essayé de proposer des balades en paroisse mais ça n’avait pas fonctionné », se souvient Marthe Uffland, membre du petit noyau de randonneurs originel.
Une relance de la paroisse
Cette fois-ci, le succès semble au rendez-vous. « Les balades en Église s’inscrivent dans le plan général d’une relance de notre paroisse, que l’on trouvait un peu assoupie», explique Annie Lehmann. L’initiative vient en effet s’ajouter à une prière partagée le vendredi matin et au Parcours Foi et Culture qui démarrera au printemps en proposant du théâtre, des concerts et des expositions. Dans cette paroisse en vacance de pasteur et sans conseil presbytéral actuellement, « l’objectif, était de recréer du lien, poursuit la paroissienne. Ne se voir qu’au culte, quand il n’y en a qu’un par mois, cela ne suffit pas pour former une communauté et tisser des relations. » Une opinion qui semble partagée au sein du groupe ce jour-là. Inscrite au Club vosgien, Sylvie randonne souvent. Ce qui l’a poussée à venir ce jour-là, c’est « l’envie de créer du contact », à l’heure où les cultes se font de plus en plus rares. Même chose pour Jean-Daniel et son épouse, paroissiens eux-aussi, qui avaient toutefois « envie de partager des choses dans un autre domaine que celui du culte ». Le désir de créer du lien a même attiré des marcheurs qui n’étaient pas de la paroisse, comme Astrid qui apprécie « le contact avec les gens ». Sur le sentier, les discussions visent à faire connaissance et prendre des nouvelles. L’après-midi file rapidement sous les semelles. À partir de Pâques, les groupes partiront à la journée, pour mieux profiter.
Anne Mellier