La rentrée, c’est chaque année un peu la même chose. Pour les enfants, c’est retourner à l’école. Pour certains, c’est reprendre le travail. Pour d’autres, c’est le retour de la routine. Dans les paroisses, c’est aussi traditionnellement la reprise des activités. Chaque année, elle propose un bouillonnement dynamique, où il faut penser à tout. À chaque fois, c’est pareil : compliqué, stressant, parfois difficile... et pourtant, à chaque fois, nous la vivons comme quelque chose de nouveau.
Cette année, la rentrée s’annonce différente de toutes les autres. D’une certaine manière, on aurait envie de pouvoir retrouver une rentrée normale, avec son stress et ses complications habituelles, tant celle-ci s’annonce encore plus difficile. Pour moi, c’est beaucoup de questions. Serons-nous en train de nous préparer pour une deuxième vague ou à nouveau en zone rouge ? À quoi ressembleront nos activités ? Nos vies ? Quels projets pourrons-nous lancer ? Comment arriverons-nous à faire perdurer toutes les nouvelles initiatives qui sont nées ces derniers mois ? Peut-être suis-je le seul à m’enfermer dans ces questionnements. Mais toujours est-il qu’ils me travaillent constamment depuis le mois de juin.
Au milieu de ces interrogations, j’ai redécouvert une piste en sondant les Écritures. Ou plutôt un petit courant d’air pour parvenir à respirer. Je l’ai trouvé dans le début du livre de la Genèse, qui nous raconte qu’au commencement, c’était le chaos, que tout était informe et vide. Ce fameux récit de la Création pose l’Éternel comme celui qui intervient pour mettre de l’ordre dans le chaos du monde, agençant, séparant, pour créer quelque chose de frais, de nouveau : notre monde, notre réalité. Plutôt que de la voir avec peur et défaitisme, c’est ainsi que j’espère cette rentrée. Je l’espère et l’attends comme une nouvelle possibilité de création offerte par Dieu. Une re-création intérieure, communautaire et sociale. Ou pour le dire autrement : une résurrection.
Jean-Philippe Lepelletier,
pasteur à Sainte-Marie-aux-Mines