Témoigner ensemble, en tant que communauté, cela peut se réaliser d’une façon profondément réjouissante ! Il faut pour cela des circonstances propices, un « moment » où des forces diverses mais concordantes se reconnaissent dans un esprit et des projets communs. Répondre aux aspirations personnelles des paroissiennes et paroissiens, s’ouvrir aux personnes qui s’inscrivent dans un cercle plus large, mais sont en recherche d’une façon de « se sentir utiles », ancrer le travail d’Église dans les réalités de notre société et du monde actuel, traversé par tant de bouleversements voire de séismes, au sens propre et figuré. Au sein même de nos communautés les attentes, les regards sont divers et c’est notre richesse, dès lors que nous restons dans l’écoute et le respect mutuel, dès lors que notre aspiration commune est de manifester l’amour du Christ par une présence au monde. Identité et ouverture, dans l’attention aux besoins de l’autre et dans le respect absolu de sa culture et de ses convictions. Chaque communauté est confrontée à des défis spécifiques. Les membres de la paroisse de Colmar sont en charge de quatre lieux aux caractéristiques très différentes. Lors des dimanches de l’Avent, les visiteurs des marchés trouvent l’église Saint-Matthieu ouverte et peuvent se joindre aux chorales éphémères. Le parc de Saint-Marc accueille jardinières et jardiniers de tous horizons. Saint-Jean est tourné vers la diaconie avec l’accompagnement à la scolarité et l’enseignement du français pour les adultes. Le Centre Théodore Monod allie un rayonnement de la Dynamique jeunesse sur l’inspection de Colmar et une ouverture sur les associations locales et les jeunes des collèges et lycées environnants. À notre échelle, nous ne sommes pas totalement impuissants face aux conséquences des désordres du monde. L’harmonie, elle aussi, est contagieuse. Rester témoins de l’Espérance, par-delà les cris de nos cœurs. Porter un regard, des paroles bienfaisantes, des actions justes, en tant que porteurs d’un message d’une profondeur insondable, toujours à revisiter : la Bonne Nouvelle de Jésus le Christ, vainqueur de la mort. En communauté, les forces de chacune et chacun ne s’ajoutent pas, elles se multiplient. Si nous ne nous laissons pas happer par des jeux de pouvoir, de domination. Si nous restons ancrés dans notre foi commune pour tenir debout sur les lignes de crête, si nous cultivons ensemble notre discernement, afin d’être sans relâche et humblement à l’écoute de l’autre, visage du Tout-Autre.
Sylvie Michel,
diacre