Ceux qui ont médité les Béatitudes dans l’ancienne traduction de Louis Segond se souviennent de ce verset : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! » (Matthieu 5, verset 7). Segond traduit le texte grec du Nouveau Testament, mais il s’inspire de la Vulgate, l’antique Bible en latin qui fut la Bible des chrétiens d’Occident au Moyen Âge. Le mot misericordia porte jusqu’à nous l’héritage de ces siècles de chrétienté latine.
Être miséricordieux, c’est avoir le cœur touché par ce qui est misérable, lamentable, pitoyable. Mais ce n’est pas une simple émotion : le cœur ainsi touché s’élance vers celui ou celle dont il voit la misère. Il fait quelque chose, comme le bon Samaritain « fait miséricorde » (Luc 10, verset 37) à l’homme blessé par les voleurs. La miséricorde est l’engagement du cœur. Elle refuse de considérer l’humanité en spectateur. Elle est le contraire de l’indifférence : elle embrasse le monde.
Le verset des Béatitudes lui donne toute son ampleur en la ...
L'accès complet à cet article est payant.
Pour continuer à lire, vous avez 2 choix