Jésus invite ses disciples à prier (Matthieu 6, versets 5 à 9) et l’apôtre Paul presse les fidèles à intercéder pour tous les saints (1 Thessaloniciens 5, verset 17). La prière s’apparente au poumon de la foi, comme elle est l’expression de notre confiance en Dieu. Il n’est donc pas étonnant que la prière d’intercession soit un moment charnière dans la célébration du culte.
Saint Cyprien (200-258) est le premier à mentionner juste avant l’eucharistie, une oratio communis, une prière pour tous ! Les protestants l’appellent prière d’intercession, les catholiques, prière universelle. Les liturgies luthériennes anciennes la nomment Allgemeines Kirchengebet, prière universelle de l’Église.
Le théologien Otto Dietz suggérait de faire précéder chaque intention de cette prière par une action de grâce ! Certainement désirait-il élargir l’horizon des fidèles et les rendre sensibles au fait que l’intercession ne s’épuise pas dans une succession de demandes, mais s’élève d’abord en action de grâce au Seigneur, qui nous écoute et nous offre sa présence.
Cette prière exprime encore notre attention à la diversité des situations humaines. Si elle se laisse porter par l’Esprit de Dieu qui intercède en nous (Romains 8, verset 26) et nous unit à la prière du Christ (Hébreux 7, verset 25), elle nous permet aussi de placer toute chose dans sa lumière. Dans le silence enfin, elle nous accorde de déposer tout ce qui nous habite et d’approfondir encore un peu plus le mystère de notre communion qui dépasse à la fois l’espace et le temps.
Philippe Eber, pasteur