Le 26 octobre 1863, onze clubs sportifs britanniques réunis à la Freemasons' Tavern à Londres s’entendirent sur treize Lois du jeu. Elles deviendront le credo du football moderne. D’autres clubs rédigeront un autre Credo et l’appelleront Rugby.
L’historien Yuval Noah Harari a écrit : « Vous pouvez jouer au football seulement si 22 personnes se mettent d’accord sur la même histoire : qu’est-ce que le football ? Qu’est-ce qui est une victoire ? etc. Ces règles sont pures fictions. Si les gens prennent du plaisir à jouer ensemble, c’est merveilleux. Mais si les gens oublient que cela est juste une histoire, si un hooligan commence à battre ou même à tuer quelqu’un de l’autre équipe, alors il y a une confusion entre la fiction et la réalité. »
Un Credo (le mot signifie « je crois » ou « je m’associe ») est à la fois un contrat entre partenaires de jeu et une clôture qui les distingue de ceux qui préfèrent un autre jeu.
De la même manière les chrétiens ont très tôt rédigé des Credos pour protéger le christianisme de l’acide d’opinions fantaisistes ou mensongères (Jésus n’est pas un reptilien venu de la planète Draco, les chrétiens ne mangent pas les enfants…). Le plus ancien et le plus universellement reconnu est le Symbole des Apôtres (Je crois en Dieu le Père…). Il pourrait se résumer par la phrase suivante : le dieu unique de la tradition juive s’est manifesté dans l’histoire humaine en Jésus, qui a vécu, souffert et est mort en humain et qui demeure présent en Esprit.
Certains y verront un dogmatisme insupportable mais je crois qu’il ne se veut qu’un équilibre entre « tout est vrai » et « rien n’est vrai » et un signe de reconnaissance entre des personnes partageant librement le même goût du jeu collectif (c’est le sens du mot « symbole »).
Jean-Mathieu Thallinger,
pasteur