« Ils verront son visage et son nom sera sur leurs fronts. »
Apocalypse 22, verset 4
Comment dire que Dieu vient avec puissance, qu’il change tout et qu’il introduit une réalité nouvelle et toute différente ? On ne peut que tenter des approximations en jouant simultanément sur plusieurs registres et en disant par exemple que Dieu bouleverse le temps : le futur peut être présent et l’éternité à portée de la main ; ou encore qu’il bouscule les lois de l’espace et admet au ciel des hommes bien terrestres, tandis qu’il chasse loin du domaine des choses éternelles le diable qui est réduit à la terre où il compte ses jours. C’est toujours le même message : le monde n’évolue pas vers le royaume et les hommes ne rétabliront pas l’âge d’or. Il faut bien que Dieu intervienne et qu’il crée à nouveau. C’est là une démarche qui vient d’ailleurs, du ciel, de l’avenir, parce que Dieu est plus et autre que ce que nous pouvons rêver. Il est véritablement l’Autre : celui dont l’homme n’a pas idée tant qu’Il ne se donne pas à voir.
Pierre Prigent (1928-2024),
in Commentaire de l’Apocalypse de Saint Jean, éditions Labor et Fides, 1988.