Pour les lois physiques, c’est le Big Bang, il y a 13,8 milliards d’années, qui a fait naître le temps.
La théorie du Big Bang a été initialement proposée en 1927 par l’astrophysicien et chanoine catholique belge Georges Lemaître (1894-1966), qui décrivait l’expansion de l’Univers, avant que celle-ci soit mise en évidence par l’astronome américain Edwin Hubble en 1929. Le cosmos est donc représenté comme un gigantesque ballon en expansion où le temps est lié à l’origine et à l’évolution de l’univers. Selon la dernière théorie de Stephen Hawking (1942- 2018), célèbre physicien théoricien et cosmologiste britannique, publiée à titre posthume en 2023 par son collaborateur Thomas Hertog (1975-), cosmologiste belge, le temps aurait une origine darwinienne, c’est-à-dire qu’il serait le résultat d’un processus de sélection naturelle des lois physiques.* Stephen Hawking et Thomas Hertog proposent dans des études complexes, mais accessibles, une théorie quantique du cosmos qui décrit l’univers comme un hologramme multidimensionnel où le temps émerge comme une propriété statistique des fluctuations quantiques (bigre !).
Des théories multiples
L’origine du temps est une question qui a intéressé les philosophes, les scientifiques et les religieux depuis l’Antiquité. Il n’existe pas de réponse unique ou définitive à cette question, mais plusieurs théories et hypothèses ont été proposées. Selon la mythologie grecque, le temps était personnifié par le dieu Chronos, qui régnait sur le monde avant l’arrivée des Olympiens. Chronos était représenté avec une faux et une horloge, symboles de son pouvoir sur le destin et le changement. Selon la physique classique, le temps est une grandeur physique qui permet de mesurer la durée des événements et de les situer les uns par rapport aux autres. Le temps est considéré comme absolu, c’est-à- dire indépendant de l’observateur et du lieu. Il est divisé en trois périodes : le passé, le présent et le futur. Selon la théorie de la relativité d’Albert Einstein (1879-1955), le temps est relatif c’est-à-dire qu’il dépend de l’état de mouvement et de la gravité de l’observateur. Le temps n’est pas séparé de l’espace, mais forme avec lui un continuum appelé espace-temps. Il peut donc varier selon les référentiels et se dilater ou se contracter. C’est certain, le temps a une origine. Mais aurai-t-il aussi une fin inspirée du phénomène du Big Crunch ou effondrement de l’Univers, c’est-à-dire une phase de contraction faisant suite à la phase d’expansion ?
Jean-Claude Hauss
* L’origine du Temps. La dernière théorie de Stephen Hawking, de Thomas Hertog, éditions Odile Jacob, 2023