
L'adoration des Mages
Edward Burne-Jones - 1904
Sept protagonistes occupent un espace richement décoré. Ce qui frappe
d’emblée c’est la dissymétrie de la scène. Ainsi, les trois Mages, malgré
leurs différences, forment une sorte de trinité parfaite dans un décor
fleuri, dont le message pourrait être que « Tout nous est donné ». Alors
que la dite « sainte famille » qui les accueille donne au contraire à voir
une trinité imparfaite, dans un cadre précaire, qui nous rappelle que
« Tout est à faire », le couple, le bébé à élever, l’amour à donner... (Une
mauvaise langue nous souffle même que Joseph portant un fagot de
bois ressemble à Moïse mis à l’épreuve par Dieu et s’apprêtant à sacrifier
son fils !). Mais par bonheur l’Ange qui tient dans ses mains l’étoile qui
a guidé les mages veille sur l’Être nouveau qu’est le Christ et se prépare
déjà à avertir Joseph en songe de fuir avec la mère et l’enfant en Égypte…
Wilfred Helmlinger, Strasbourg
Ne devine-t-on pas, derrière ces Rois Mages d’une grande élégance,
à l’allure riche et puissante, aux formes très élancées, des personnages
finalement très humbles, exprimant un respect profond en inclinant
la tête devant ce tout petit Enfant, manifestation de la divinité
incarnée ? N’est-ce pas une invitation à méditer ce mystère ?
Denise Beckendorf, Elsasshausen
Noël de lumière, Noël de mystère...
Que de fois n’avons-nous pas jeté un regard distrait à ces imageries d’antan ?
Somme toute une belle histoire, pleine d’étoiles pour des yeux d’enfants...
Peu de place pour le merveilleux dans nos vies trépidantes et harassées !
Et pourtant si nous aussi nous faisions halte devant ce petit enfant si menu, si fragile ?
Riches ou pauvres en ces temps si sombres,
Croyons toujours à la force et à l ‘amour du « Verbe qui s’est fait chair ».
Christiane Hardy, Munster
Il y a très longtemps de cela,
Un fabuleux équipage,
Le cortège des Rois Mages.
Ils allèrent rendre hommage
Au Sauveur qui était né,
Émerveillés
Devant tant de simplicité, d’humilité.
Ils lui offrirent, reconnaissants,
Or, myrrhe, encens.
Depuis ces Saints Jours,
Ces trêves éphémères
S’égrènent comme sable du désert.
Magiciennes aux étincelants atours,
Elles s’emparent des nations
Pavées de bonnes intentions,
Passagère compassion
Pour sauver les apparences d’un monde meilleur,
Où liberté, égalité, fraternité, solidarité,
Un temps, idéalisées, rêvées,
Seront bien vite oubliées.
Pourtant inlassablement elles nous exhortent
À se mettre en chemin,
À enfanter le meilleur de nous-mêmes.
Catherine Reiss, Neuwiller-lès-Saverne
Ils sont venus de pays lointains,
Témoins de la grâce,
Sages Rois Mages,
Guidés par l’étoile scintillante et éternelle.
Chargés d’or, d’encens et de myrrhe,
Ils étaient trois, partis dans la nuit,
L’horizon s’éclaire,
Ils trouvent l’enfant,
Éclatant de lumière,
En présence de l’ange en prière.
C’est notre histoire qui commence,
L’unique raison de notre foi :
Rencontrer l’Amour.
Christine Singer, Strasbourg
Tout de rouge vêtus
les mages honorent l’enfant Jésus !
Serti d’un tapis de fleurs blanches
l’ange apporte sa louange !
Voyez-vous la douce lueur ?
C’est elle qui scelle l’ardeur
au miracle qui bâtit la Paix …
Jeannine Brunner, Niedersoultzbach
Humilité et amour fraternel
Sont les mots qui me viennent
Spontanément à l’esprit.
Mais aussi bienveillance,
Apaisement, espérance.
Pour nous, quel message ?
Ô douce nuit !
L’ange est là qui nous conduit
Allons donc tous avec les Mages
Porter à Jésus nos hommages.
Car l’Enfant nous est né,
Le Fils nous est donné.
Noël ! C’est une lueur qui jaillit
Au cœur de la nuit.
Liliane Hemmerlé, Seebach
Ils étaient fortunés et de puissants rois.
Ils ont suivi d’une étoile l’éclat,
Entamant un long voyage
Pour venir rendre hommage
À un enfant nouveau-né,
Sauveur de l’humanité.
Ce récit fabuleux
Fait briller les yeux.
N’y croient pas, c’est certain,
Les esprits cartésiens.
Pourtant dans la nuit illuminée,
Nous nous mettons doucement à rêver,
Car bientôt, à notre réveil,
Ce sera le beau jour de Noël.
Denise Collin
„Auf, auf!
Ihr Buben alle geschwind auf!
Steht auf und tut losen,
wie schön sie tun, blasen
da draus!“,
chantait la jeunesse à Noël en un temps pas si éloigné que ça.
À l’aube d’une nouvelle épiphanie, Jésus tu es le bon berger, je ne manquerai de rien.
Sur les traces des rois de ce monde qui, quelques fois, manquent de te faire allégeance,
ô fils de l’Homme, ai-je, moi, bien droit à ce bonheur ?
« Mon cœur, rempli des biens que Dieu m’envoie, ne peut cacher les transports de sa joie, mon âme loue
et bénit le Seigneur, et mon esprit s’égaie en mon sauveur » (Luc, 1, versets 46-55).
Daniel Eckly, Geispolsheim