Pour lutter contre les nuisances des insectes, le syndicat anti-moustiques du Bas-Rhin aménage des logis adaptés aux chauves-souris dans des bunkers.
Qui n’a jamais pesté contre les moustiques qui piquent ? Pour y remédier le syndicat de lutte anti-moustiques du Bas-Rhin mise sur les chauves-souris. Depuis 2018, il a déjà aménagé huit bunkers (hérités de la ligne Maginot), en gîte d’hibernation pour le petit mammifère volant. De nombreuses espèces locales d’insectes se développent dans le milieu de la plaine du Rhin. Dans la même région, les chauves-souris cavernicoles sont menacées. Leurs logis naturels, les vielles bâtisses et les cavernes, se détériorent. Alors l’idée est de rééquilibrer l’écosystème en réhabilitant ce prédateur naturel qui peut avalerjusqu’à deux fois son poids en insectes chaque jour. Les animaux sont actifs au crépuscule, comme les moustiques locaux. En les installant dans les bunkers à proximité des villages, elles agissent en amont de leur arrivée auprès des habitations. « Plus leur densité est faible en milieu naturel, moins ils vont se déplacer vers le milieu urbain pour le coloniser », explique Chrystelle Bender, porte-parole du syndicat. L’intérieur des bunkers n’est pas un lieu où les chauves-souris s’établissement naturellement, car ses ouvertures les exposent aux courants d’air, et les parois sont lisses. Le syndicat a donc réduit la taille des entrées, en a fermé d’autres et a fixé aux murs des alvéoles en briques. Il prévoit de s’occuper d’une douzaine d’autres bunkers, dont deux dès ce printemps. Les autres communes, membres du syndicat anti-moustiques, qui ne disposent pas de bunkers, vont abriter quant à elles des gîtes d’été perchés dans des arbres en bordure de forêts.
Claire Gandanger