La collapsologie est un néologisme inventé il y a cinq ans. Il vient du latin collapsus (s’écrouler) et du grec logos(discours, parole). Il désigne un discours sur l’effondrement de la civilisation industrielle.
Pour les collapsologues, disparition de la biodiversité, crash économique, mouvements sociétaux et violences sont des indices d’un effondrement global de la société, les signes de la fin du monde. Les débats écologiques des derniers temps sont empreints de cette théorie où s’entremêlent survivalisme et apocalypse (dans le sens de destruction) et qui s’évertue à démontrer que le monde industriel est voué à disparaître, qu’il s’agit là d’une menace réelle qu’on ne pourra éloigner que par l’entraide pure et simple au sein de petites communautés locales, loin d’un système politique verrouillé et inflexible.
Pour leurs détracteurs, les collapsologues ne sont que prophètes de malheur annonçant des étoiles mystérieuses et des fins du monde. Jouant sur le pessimisme et la peur, leur doctrine mène dangereusement à la superstition, aux théories complotistes et à de la défiance envers les institutions. Ils ne seraient que les portes paroles de la catastrophe climatique à venir, déduisant derrière des chiffes scientifiques une forme d’intuition, leur pensée apocalyptique. Derrière cet aspect défaitiste et inévitable de la collapsologie, d’autres au contraire cherchent dans les mêmes conclusions scientifiques du positif face aux enjeux, plébiscitant les bonnes nouvelles comme moteur d’actions. Science concrète ou intuition fataliste, la collapsologie est une des voix du débat écologique donnant réflexion sur le monde actuel, ses enjeux et sa direction.
Victor Ludwig et Jonathan Gangloff,
stagiaires à la rédaction
mars-avril 2020