Depuis 2020, Mes mets dans les orties récupère les rebuts de productions maraîchères alsaciennes et les transforme en confiture ou en chutney. Rencontre avec Maëlle Touront, cheville ouvrière du projet.
Confiture pomme lavande, courge vanille, poire thé vert ou chutney de quetsche… Chez Mes mets dans les orties, l’originalité fait recette. Mélange aromates, fruits et légumes en fonction des saisons et des arrivages. Ces petits pots parfumés contiennent une aventure débutée il y a trois ans. À l’été 2020, Maëlle Touront réunit un petit collectif d’amis et lance un appel sur les réseaux sociaux pour récolter fruits et bocaux. Objectif : préparer des confitures et les donner à l’association Caritas pour leurs petits déjeuners solidaires. Restauratrice de formation, très sensible au gaspillage alimentaire et ancienne responsable de la salle du restaurant de l’hôtel Graffalgar, près de la gare, à Strasbourg, la Strasbourgeoise avait participé quelques temps plus tôt à la mise en place d’un garde-manger solidaire juste à côté de l’établissement.
« J’avais déjà un pied dans l’antigaspi et j’avais envie de monter mon propre projet écolo », se souvient la jeune femme, qui commence alors à parler d’un projet de conserverie alternative à son entourage. Après une formation pour apprendre à gérer une conserverie associative à Avignon fin 2020, elle dépose finalement les statuts de Mes mets dans les orties débuts 2021. Une subvention de la région Grand Est lui permet d’acheter équipement et matière première. « Nous transformons des fruits et légumes mal calibrés issus de l’agriculture biologique ou raisonnée, qui ne pourraient pas être vendus à des tarifs normaux, détaille-t-elle. Nous récupérons aussi des surplus. Les courgettes et tomates qui arrivent toute à maturité en même temps, l’été, à des moments où les consommateurs habituels sont partis en vacances. »
Une méthodologie nourrie par l'expérience professionnelle de la jeune femme. « J'ai travaillé pour un maraîcher quelques temps. J'ai vu tout ce qu'il jetait par semaine. Cela m'a impactée et donné envie de proposer une solution concrète pour les maraîchers et d'intervenir directement à la source et pas dans les canaux de distribution comme cela peut se faire par ailleurs. »
Intensifier la production
L’aventure commence dans la cuisine de la jeune femme pour se poursuivre dans celle du Graffalgar pendant plusieurs mois, à raison de deux transformations par semaine. Une production artisanale, à la main et à la louche, qui nécessite cependant beaucoup d’implication et qui demande de former continuellement de nouveaux bénévoles pour conserver une petite équipe active.
Début 2023, Maëlle Touront décide donc finalement, après discussion avec les membres de l’association, de poursuivre le projet en tant qu’auto-entrepreneuse. Désireuse d’intensifier la production et de passer à quatre jours de préparation par semaine, la trentenaire est actuellement à la recherche d’une nouvelle cuisine pour ses préparations et d’un local pour stocker ses bocaux – consignés – dans l’agglomération strasbourgeoise. En parallèle, elle propose également des ateliers pour apprendre aux particuliers à transformer ce qui reste dans leurs frigos – et limiter le gaspillage toujours. Mais aussi des cours de fabrication de « bombes à graines » pour sensibiliser le grand public au maintien de la biodiversité en ville. En végétalisant tous les espaces de terre possible. Le tout, dans une optique de développement durable et écologique.
Anne Mellier
Les confitures de Mes mets dans les orties sont à retrouver au Coffee Stub 12 quai des Pêcheurs à Strasbourg et dans la boutique de créateurs Le Générateur 8 rue Sainte Madeleine à Strasbourg.
Les nouvelles recettes sont à retrouver sur la page Facebook de l’initiative « Mes mets dans les orties », ou sur instagram mesmetsdanslesorties.