Recycler pour sauver les chats

28_chats.JPGToutes les deux membres de l’association Les Chats Libres, basée à Nîmes, Christine Hoeltzel et Laura Kinderstuh installent des points de collecte de déchets dits « non recyclables ». L’argent récolté permet de financer, entre autre, la stérilisation des chats.

« Chatsmitiés ». C’est avec ce petit mot que Christine Hoeltzel signe ses mails et ses SMS. Si l’on osait filer la métaphore jusqu’au bout, on dirait que cette amoureuse des chats pose sa patte dans ses échanges. Dans ses échanges et dans son appartement de Wolfisheim où elle nous accueille. Bibelots, tableaux et figurines de chats se bataillent la place sur les étagères et les murs. Forcément, lorsque cette employée dans le domaine de l’aide à la personne nous explique qu’à l’origine, elle n’était « pas chat » du tout, on sourit. Pas plus qu’elle n’était versée dans le monde associatif. « Je haïssais les chats et les associations, tout ça… ça m’était complètement étranger », commence Christine Hoeltzel. Le ton est donné. Puis, elle nous tend un livre, Peuple de l’ombre (éditions Puits de Roulle). L’ouvrage est une collection de témoignages de membres de l’association nîmoise Les Chats Libres sur les sévices et les maux subis par les chats des rues. Le déclic. En 2015, Christine Hoeltzel s’engage à fond au sein de l’organisme qui œuvre pour la stérilisation, les soins et l’adoption de chats errants. Pour financer ces actions, l’association collecte des déchets non recyclés dans les circuits classiques. Une fois envoyés à l’entrepriseTerra Cycle, ils sont traités et valorisés. L’argent récolté revient ensuite à l’association qui l’utilise pour les soins dédiés aux chats.

« Dans le Gard, la responsable, a inscrit l’association sur un des programmes de traitement des déchets de Terra Cycles. Je me suis dit « Pourquoi pas moi ? » », se souvient-elle. « Une saine concurrence s’est installée entre elle et moi pour être celle qui collecte le plus de déchets ». Elle commence par mettre un petit carton dans le hall d’entrée de son immeuble (il y est toujours). Depuis quelques mois, Christine Hoeltzel laisse son garage ouvert « en libre-service » à ceux qui souhaiteraient déposer leurs déchets. « Avant, je stockais les sachets dans mon appartement. C’était dur. Surtout, l’odeur des dosettes de café », lâche-t-elle. Tubes de dentifrice, brosse à dent, sachets de pain de mie, petites cartouches d’imprimantes : les déchets collectés sont divers. « Tout est trié manuellement », précise la bénévole de 41 ans. Il faut compter environ 90 kilos de déchets pour financer la stérilisation d’un chat, une opération qui varie de 70 à 90 euros pour un mâle, et de 120 à 150 euros pour une femelle.

Onze points de collecte 28_Christine.jpg

En Alsace, où la philosophie écolo et le tri est instauré depuis de nombreuses années, on imagine que la collecte des déchets est aisée. En faisant « non » de la tête, Christine Hoeltzel démonte le cliché. « Ici, dans les alentours de Strasbourg, les gens s’en foutent », lâche-t-elle. Celle qui réalise aussi des dessins de chats pour alimenter les réseaux sociaux des Chats Libres tente de faire passer le message comme elle le peut en démarchant les médias. C’est comme cela que Laura Kinderstuth, 30 ans, a rejoint Christine Hoeltzel. Installée à Drusenheim, cette jeune commerciale remarque que la collecte de déchets fonctionne mieux en Alsace du Nord. « C’est un secteur où l’on paie les poubelles au poids. Les poubelles sont pucées et si, à la fin de l’année, on dépasse un certain seuil, on paie pour chaque kilo supplémentaire. À titre d’exemple ma nourrice, avec les nombreuses couches, a payé près de 80 euros l’année dernière », détaille la maman d’un bébé de 20 mois. Aujourd’hui, onze points de collecte au total sont installés dans le Bas-Rhin : Wolfisheim (chez Christine), Niederhaslach, La Wantzenau, Drusenheim, Rittershoffen, Lampertsloch, Schleital, Haguenau, et surtout à Betschdorf, où les écoles, la mairie et la bibliothèque se sont montrées demandeuses.

Ophélie Gobinet

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