Les professeurs strasbourgeois Christophe Monnot et Frédéric Rognon viennent d’éditer, chez Labor et Fides, les contributions de la première journée du colloque sur La nouvelle théologie verte, qui a eu lieu à Strasbourg le 6 février 2020. L’aspect « actes de colloque » ne se ressent pas du tout à la lecture de ce livre accessible, entraînant et stimulant.
La perspective est ici historique : grâce aux divers auteurs de ce livre, il s’agit de relire l’évolution des Églises sur la question de l’écologie. Cette publication est particulièrement la bienvenue. À n’en pas douter, rien que les riches contributions des deux éditeurs feront date.
Pour que les chrétiens d’aujourd’hui soient audacieux en matière d’écologie, il est en effet primordial qu’ils relisent leur histoire et fasse leur part d’auto-critique. Car, force est de constater que les pionniers, notamment protestants (Charles Gide, Albert Schweitzer, Théodore Monod, Jacques Ellul, etc.), ont été peu entendus et n’ont représenté, de leur vivant, qu’une voix minoritaire. En cette matière, les Églises protestantes auraient pu jouer un rôle prophétique depuis au moins cinquante ans mais n’ont saisi aucune des occasions qui se sont présentées. C’est seulement depuis quelques années, stimulés en particulier par l’encyclique du pape François Laudato si’ (2015), que les Églises ont commencé à changer d’attitude.
Ce livre aide à comprendre pourquoi, ce qui est primordial pour qu’aujourd’hui les choses évoluent. En Église, les causes écologiques ne mobilisent pas encore les foules.
Néanmoins, de très nombreuses initiatives se font jour et il convient de s’en réjouir et de les accompagner.
Jean-Sébastien Ingrand,
pasteur
* La nouvelle théologie verte, de Christophe Monnot et Frédéric Rognon, éditions Labor et Fides, 2021