Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a publié, lundi 4 avril, le troisième et dernier volet de son sixième rapport sur le changement climatique. Il y présente une série de scénarios pour tenter de renverser la courbe d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025.
Dix-sept chapitres, 3 000 pages et 278 auteurs. Dans le dernier volet de son sixième rapport sur le changement climatique, le Giec alerte sur la nécessité de limiter le réchauffement global entre 1,5°C et 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Le premier chiffre, qui correspond à celui fixé par les Accords de Paris, est aujourd’hui jugé « hors de portée », faute de mesures prises plus précocement.
Pour autant, les experts ne se veulent pas défaitistes et proposent une série de mesures pour renverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre, et éviter un réchauffement de 3°C, qui rendrait la planète « invivable ». Concernant la production d’énergie qui représente 34% des émissions mondiales, le Giec préconise une diminution de 95% de la consommation de charbon, de 60% de celle de pétrole et de 45% de celle de gaz. La « quasi-totalité de la production mondiale d’électricité devant provenir de sources zéro ou bas-carbone », insiste le groupe d’experts.
Urgentes nécessités
Outre celui de l’énergie, le Giec appelle de ses vœux une mue rapide de tous les secteurs, et évoque la nécessité d’une rénovation énergétique des logements, d’une réduction de la déforestation et de l’électrification des transports. Autre stratégie essentielle : le déploiement de méthodes de captage et de stockage du carbone pour parvenir à la neutralité carbone en 2050.
Pour la première fois, les experts consacrent également un chapitre entier à la consommation et jugent qu’agir sur ce levier pourrait réduire les émissions de 40 à 70% d’ici 2050. Ils insistent également sur une augmentation massive des financements climatiques à destination des pays moins développés pour faire face à la crise à venir. Et rappellent qu’au niveau individuel, les 10% des ménages avec les plus hauts revenus dans le monde représentent 36% à 45% des émissions.
Anne Mellier