À Weiterswiller, un temple bouddhiste au service de la méditation

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Fondé en 1999 par l’abbé Olivier Reigen Wang-Genh, le monastère Ryumon-Ji accueille tout au long de l’année des nonnes, des moines et des laïcs adeptes du bouddhisme zen. Un courant qui place la méditation assise au cœur de ses pratiques.

Sous l’auvent du monastère, quelques personnes finissent leur petit déjeuner tranquillement, en ce début de matinée. Il est 9h30 et la première méditation assise de la journée s’est achevée il y a un moment déjà. L’heure est au Samou, la participation bénévole aux tâches de la communauté. Sans que l’atmosphère des lieux en soit troublée. Dans le parc, le murmure du vent dans les branches tutoie le gazouillis d’un ruisseau canalisé jusqu’au jardin de pierre.
Situé à l’orée d’une forêt, le monastère bouddhiste de Weiterswiller est un lieu paisible. Une quinzaine de moines et nonnes y vivent à l’année, au rythme des méditations et des cérémonies. Son histoire épouse celle de la communauté zen en Alsace. Dans les années 70, un premier dojo – lieu de pratique - zen a ouvert à Strasbourg, fédérant un groupe de pratiquants. « Nous avons rapidement été confronté à la nécessité d’avoir un lieu qui permettait de faire des retraites », retrace Olivier Wang-Genh, maitre moine et enseignant bouddhiste de l’école zen Sôtô.

La spiritualité par l’expérience

Le choix de la communauté s’est alors porté sur un ancien centre de vacances pour y construire un temple. « Un lieu dédié à la pratique du zen ». De tradition japonaise, le bouddhisme zen met l’accent sur l’expérience individuelle de la méditation. Telle que pratiquée par le Bouddha historique Shakyamuni, au VIe siècle avant Jésus-Christ. « Il n’y a pas de croyance en soi dans le Bouddhisme, détaille Olivier Wang-Genh. Il ne s’agit pas de croire en Bouddha, mais d’adhérer à ses enseignements à travers l’expérience que l’on en fait. »
Parmi ses préceptes, l’on retrouve notamment l’impermanence des choses, l’interdépendance de tout ce qui existe, le non-soi – ou l’idée que l’égo est une construction, le fruit de son environnement et de son vécu – ou encore la nature conditionnée de toute chose. De quoi donner matière à réfléchir. Et pourtant, c’est en méditant que les bouddhistes en font l’expérience. Olivier Wang Genh le résume en peu de mots : « C’est une pratique qui change notre regard sur le monde et sur nous-même. »
Au sein du monastère, un espace est dédié à cet exercice spirituel : le dojo, situé tout au fond du parc. Près d’une petite marre aménagée. Dans cette grande salle, de longues rangées de coussins ronds accueillent les pratiquant.e.s deux fois par jour pour des méditations d’environ une heure. Le matin à 6h30 et le soir à 18h45. Les nonnes et les moines résident pour certains au centre zen mais n’y sont pas cloitrés. Ils peuvent travailler, se marier… avoir une vie tout à fait ordinaire en somme. Ce sont simplement des personnes qui ont choisi de consacrer leur vie à la pratique du zen.
Au centre du complexe et du jardin, derrière le large portail, se trouve la maison du Dâna. Elle comporte, elle aussi, un dojo et une chapelle bouddhiste où sont pratiquées des cérémonies, notamment pour les défunts. Elle est ouverte au public tous les jours de 14h à 18h30. Le monastère organise également des retraites de méditation ouvertes à tous, débutants et confirmés.
Dans le bouddhisme zen, la méditation est une pratique ritualisée. À ne pas confondre avec « la pleine conscience » popularisée ces dernières années. « Cela s’inspire des pratiques bouddhistes mais on a vidé ces méditations de tout aspect religieux pour les transformer en méthode de développement personnel », décortique l’abbé. A contrario, le zazen s’inscrit dans une tradition et un enseignement. Toute une transmission qui vise à éviter certains « pièges ».  Elle est liée à un lieu, une pratique collective et individuelle. Des principes éthiques. Tout un ensemble de l’ordre du religieux.

 

Anne Mellier

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