Qu’on me pardonne – mais c’était la commande du Nouveau Messager – un souvenir personnel. J’avais neuf ans quand ma famille a quitté Haguenau pour Wolfisheim, à l’ouest de Strasbourg. Nous avons emménagé en février dans une grosse maison d’après-guerre, à quelques centaines de mètres de l’église catholique. Très vite, après avoir vérifié que mes parents étaient bien de cette confession-là, des voisins les ont prévenus que le mur de notre jardin, en juin, accueillait traditionnellement l’un des reposoirs de la procession de la Fête-Dieu.
« Reposoir » : le mot était neuf pour le petit catholique que j’étais. Qui donc allait, ce jour-là, venu en cortège coloré sur des pétales de fleurs, dans le balancement des encensoirs, se « reposer » contre le mur de notre jardin, non loin des rosiers et de la balançoire ? Réponse : le Très Saint-Sacrement.
La Fête-Dieu, m’a-t-on appris alors, était le jour où, présentée dans un ostensoir, l’hostie consacrée, qui était le bon Dieu (on ne m’a pas par...
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